Chateau de l'orfrasière

Le château de L’Orfrasière a été édifié en 1905-1907, dans un style néo-Renaissance, pour le maître de forges de Wendel. Il a remplacé un château du XVIIIe. Construit en béton avec quelques pierres de parement « pour donner une allure de renaissance », il a en fait été bâti au XIXe siècle et les plans ont été dessinés par l’architecte parisien Pierre Cuvellier. Il se situe dans un parc de 17 hectares. La Miroiterie Saint Hubert (La Ville aux Dames) est intervenue sur la rénovation des vitraux des écuries qui ont été remplacé les vitraux originels par du verre feuilleté teinté ainsi que les verrières existantes.

Il a été possédé par les familles Lamyrault, Lefebvre de Givry, de Béthune, de Baylens du Poyanne. Le 8 janvier 1837, Armand-Jean de la Bonninière de Beaumont et Catherine-Céleste Lemoine de la Godelinière, sa femme, le vendirent, pour 150.000 francs, à Marie-Agathe Beyssac, veuve de Pierre-Charles-Rose de Ginestet. Au XVe siècle, l’abbaye de Marmoutier possédait une métairie située dans ce village.

En 1791, la paroisse De Nouzilly devint commune. Majoritairement composée de grands fiefs, les paysans ne purent les acquérir et de ce fait les domaines se trouvèrent au XIX siècle aux mains de familles aisées extérieures qui construisirent les cinq châteaux actuels et démolirent ou laissèrent à l’abandon l’Orfrasière, Bois le Roi, Maran, et la Roche d’Ambille. Ces domaines permirent le maintien de l’espace boisé et marquèrent paysage et population qui commençait à diminuer.

Le conseil général des Hauts-de-Seine possède plusieurs biens en France, le château de l’Orfrasière en fait partit. En 2014, ce château de 6 813 m2 habitable, acquis à la fin des années 1960, a récemment été mis en vente pour une raison que le conseil général refuse de révéler, mais n’a pas encore trouvé preneur. Lors de la commission permanente du 16 septembre 2014, les élus du conseil général ont voté sa mise aux enchères pour la coquette somme de 2,4 M€. Alors comment ce bien, situé dans un village de moins de 1 300 habitants, a fini entre les mains du département. C’est en fait par le biais de la famille Debré. Cette demeure appartenait à la deuxième épouse de Robert Debré, pédiatre et résistant sous l’Occupation. Cette femme, Elisabeth de La Panouse, avait épousé un comte en première noce. Elle a rencontré Robert Debré pendant la guerre, au ministère de la Santé. Résistante sous le nom de Dexia, elle était venue offrir son aide.

Dans son livre « Dynasties républicaines », Jean-Louis Debré, petit-fils de Robert Debré, raconte que son père, Michel, fait prisonnier dans un camp, avait été délivré par Robert et Elisabeth. Ces derniers se sont mariés en 1956 et, selon l’agence départementale du tourisme de Touraine, Elisabeth a légué le château à la commune de Paris peu avant sa mort, en 1972. Puis, à la naissance de la petite couronne, le bien a été transféré au département des Hauts-de-Seine. C’est à Antony que Robert Debré, pédiatre, avait créé en 1960 le centre Elisabeth-de-La-Panouse-Debré. Quant au 17 ha restants, ils ont été légués à l’Institut national de la recherche en agronomique (Inra)

.Jusqu’en février 2013, le château était occupé par SOS, une association locale qui vient en aide aux mineurs isolés.